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Une délégation officielle libanaise regroupant plus d’une centaine de personnalités politiques, médiatiques, artistiques et sociales s’est rendue hier en Arabie saoudite, à bord de deux avions privés affrétés par le royaume, pour assister au concert donné en soirée par la chanteuse libanaise Majida el-Roumi dans le cadre du festival « L’hiver culturel de Tantoura », dans le mohafazat historique de Ala. Ce festival inédit fait partie du plan de modernisation mené par le prince héritier Mohammad ben Salmane notamment sur le terrain culturel.
Les personnalités libanaises ayant répondu à l’invitation du ministre saoudien de la Culture et de l’ambassadeur d’Arabie Walid Boukhari sont « des amis » du royaume, selon une source proche de l’une d’elles. On notera par exemple l’absence de personnalités proches du président de la République Michel Aoun, à l’exception d’Avédis Guidanian, présent en sa qualité de ministre sortant du Tourisme.
La délégation a inclus les anciens présidents de la République, Amine Gemayel et Michel Sleiman, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, les ministres sortants, Marwan Hamadé, Mouïn Merhebi, Avédis Guidanian et Melhem Riachi ; les députés Michel Moawad, Sami Fatfat, Waël Bou Faour et Dima Jamali ; les anciens ministres Boutros Harb et Ibrahim Chamseddine, l’ancien député Farès Souhaid, le président du conseil municipal de Beyrouth Jamal Itani et l’ancienne Première dame Mona Hraoui.
Parmi les figures médiatiques, on citera le président de l’ordre de la presse, Aouni el-Kaaki, son homologue du syndicat des rédacteurs, Joseph Kossaïfi, le mohafez de Beyrouth, le juge Ziad Chbib, la directrice de l’Agence nationale d’information, Laure Sleiman Saab, le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, le président des organismes économiques et président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth, Mohammad Choucair, May Chidiac, ainsi que d’autres personnalités politiques.
Plusieurs messages d’amitié ont été adressés au royaume d’Arabie à l’aéroport de Beyrouth.

Amine Gemayel a déclaré que les relations libano-saoudiennes sont des « relations qui ne se réduisent pas à un événement. Lorsque nous nous rendons en Arabie, nous avons l’impression de nous rendre chez nous, tant ces relations sont solides ».
Michel Sleiman s’est quant à lui attardé sur « le progrès en cours » dans le royaume saoudien et qui ne peut que renforcer « la complémentarité entre nos deux pays ».
Fouad Siniora s’est aussi concentré sur la symbolique historique et culturelle du festival et celle de voir y prendre part des artistes libanais. « Cette rencontre entre le royaume d’Arabie et le Liban doit aboutir à plus de complémentarité, devant déteindre notamment sur l’économie et la politique, ainsi que dans d’autres domaines », a-t-il relevé.
C’est en tout cas un pas qualitatif qui semble avoir été franchi entre l’Arabie saoudite et le Liban, après l’épisode de la démission forcée de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, selon la lecture de certaines personnalités invitées. 
Avant l’épisode de novembre 2017, et au moment où elle manifestait un regain d’intérêt pour le Liban, l’Arabie avait tenté de rétablir sa présence au Liban sur le terrain culturel, à défaut de pouvoir mener une action politique efficace, en l’occurrence face au Hezbollah. Plusieurs personnalités historiques ou culturelles, issues de différentes communautés, avaient ainsi été choisies par Walid Boukhari, alors chargé d’affaires, pour être honorées à l’ambassade de Beyrouth, à travers des cérémonies devenues presque des rendez-vous culturels.

À L’Orient-Le Jour, le conseiller de Michel Sleiman, Béchara Khairallah, fait état d’un « renouveau dans les relations entre le Liban et l’Arabie, une normalisation initiée sur le terrain culturel et touristique, à la faveur de la politique de modernisation interne menée par le prince Mohammad ben Salmane ». 
Si le terrain culturel sert de nouveau de tremplin à l’amélioration des rapports entre l’Arabie et le Liban, faut-il s’attendre à ce que cette « normalisation culturelle » s’étende à la politique ? Pour M. Khairallah, cela ne fait pas de doute. Preuve en est, selon lui, le fait que M. Boukhari, jusque-là chargé d’affaires, ait été nommé ambassadeur au Liban il y a près de deux semaines.
OLJ - 29-12-2018

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